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À la pêche à la carangue

© Texte & Photos : Loreleï Quirin


Tama’a quitte les cuisines et part à la découverte de la pêche à la carangue, ce poisson si populaire et savoureux ! En cette saison, avec le vent et la houle, ferrer ce poisson n’est pas une mince affaire, mais nous embarquons sur un bateau avec des pêcheurs passionnés par cette espèce.



Première tentative lagonaire

Au matin nous embarquons à bord du Seafari Cruises, au départ de notre port de pêche en baie de Cook. Le vent se lève mais le beau temps est au rendez-vous. Le capitaine Philippe et notre pêcheur professionnel Médéric, m’accueillent chaleureusement à bord. J’en apprends très vite un peu plus sur la vie des CARANGUES. Connaître ce poisson est essentiel pour savoir où le trouver. Nous prenons le large pour notre première tentative. Nous longeons les abords du rivage en baie de Cook, sur les lieux où la pêche est autorisée. Je découvre les leurres utilisés pour appâter ce beau poisson que l’on rencontre à la fois dans le lagon et sur le tombant extérieur du récif. La pêche est au lancer et à la traine. L’appât attaché au bout de la ligne, celle-ci est mise à l’eau et nous avançons au rythme du clapot, notre ligne trainant à l’arrière du bateau. Nous visons les failles et enclaves du bord du lagon. Notre première tentative nous laisse bredouille et, comme nous arrivons à proximité des zones du PGEM, nous remontons les lignes et nous nous dirigeons vers la passe, pour rejoindre l’océan.


Sous les vagues du récif

La CARANGUE aime particulièrement la proximité des failles et des enclaves que l’on rencontre sur le tombant récifal extérieur. C’est donc dans ces lieux que nous recherchons notre poisson. Aujourd’hui le vent est particulièrement fort et la houle est haute, mon capitaine m’avoue que les conditions ne sont pas très favorables et que la pêche pourrait être compromise. L’embarcation gîte mais le pilote est un as ! Il se joue des vagues et nous collons le récif où se dessine en transparence sous nos pieds les failles et entailles forgées par la puissance des vagues et témoins de l’érosion façonnée durant des millénaires. La transparence de l’eau nous laisse entrevoir quelques poissons nageant paisiblement sous le tumulte de la surface, déchainée par des séries de vagues puissantes mais chargées de beauté et de voilures. Par chance, personne à bord n’a le mal de mer. Heureusement car cette pêche se révèle mouvementée !



Nos lignes sous le tumulte des vagues

Nous relançons nos lignes, l’appât est lancé ! Nous scrutons le bout des cannes à pêche, à l’affut du moindre mouvements qui nous indiquerai qu’un poisson à mordu. Après un premier long trajet, nous ralentissons, au-dessus d’un lieu propice et habituellement fréquenté par ces poissons. En vain. Nous poursuivons.


Après un certain temps, toujours obnubilé par la puissance des vagues s’écrasant sur le récif et bercé par les mouvements du bateau entrainé par les courants, un premier mouvement est visible sur la canne. Celle-ci plie légèrement, il faut être réactif pour ne pas laisser s’échapper le potentiel poisson ayant mordu et ne pas nous faire voler notre proie par un prédateur sous marin ! Philippe empoigne la première canne et d’un mouvement de moulinet remonte sa ligne, Médéric fait de même tout en jetant un oeil avisé sur la trajectoire du bateau. Quelques coups bien ajustés de moulinet et la voici, la tant attendue petite carangue ! Sa peau bleu pâle et ses nageoires d’un bleu plus soutenu brillent sous le soleil. Médéric la remonte à bord. Nous sourions à notre première prise. Pari gagné, malgré les conditions, nous avons notre poisson !



La carangue, c’est quoi ?

Un poisson dit « noble » par les pêcheurs, elle tenait une place importante aux temps anciens. Le urua (CARANGUE) était l’essence divine pour les populations de Papara et Papeari. Bien représentée à travers tous les archipels de Polynésie, leur famille y est riche d’une vingtaine d’espèces différentes. La taille des CARANGUES varie d’une vingtaine de centimètres à 1,70m pour la plus grande.


Elles arpentent aussi bien les baies côtières aux eaux turbides que le bleu cristallin des tombants de la pente externe. Réputée pour la finesse de leur chair, les CARANGUES n’en sont pas moins dangereuses à la consommation, notamment celles de grande taille, lesquelles peuvent présenter un risque très important d’intoxication ciguatérique. (source : Guide des poissons de Tahiti et des îles ; Au vent des îles, p254)


A la quête des profondeurs

Cette première prise nous requinque, nous poursuivons notre périple. Nous sommes maintenant au sud de L’île. Protégés par les montagnes de Moorea, nous sommes à l’abri du vent. Nous relançons à nouveau nos lignes. Médéric reprend la barre. Il maitrise l’art du moulinet tout en manoeuvrant le bateau. Soudain, un nouveau mouvement de plie est lisible sur la canne. Mederic me tend la canne. C’est à mon tour. Celle-ci semblait si légère dans les mains des experts… Il n’en n’est pas de même pour moi ! Je tente de remonter mon premier poisson. Relever la ligne si longue à coup de moulinets tout en portant à bout de bras la canne est un vrai sport ! Avec l’aide de l’équipe à bord, je remonte enfin mon premier poisson.


Après ces premiers exploits, nous nous éloignons du récif pour tenter une autre approche, celle de la pêche en profondeur. Peut-être aurons-nous la chance de remonter une des CARANGUES des profondeurs qui sont beaucoup plus grosse que la carangue bleue. A quelques centaines de mètres de la barrière de corail, nous lâchons une ligne montée sur une autre canne à pêche équipée d’un gros moulinet à remontée électrique. Sous le poids des plombs, la ligne descends vers les profondeurs et atteint bientôt 150 mètres, puis 200 et poursuit sa course. Une fois la bobine de nylon à l’arrêt, Médéric m’explique comment maintenir le fil de nylon entre ses doigts pour sentir les à-coups que donnerait un poisson qui mordrait. Dans ce cas il faut être réactif et ferrer l’animal. Patiemment nous observons la ligne tandis qu’un banc d’oiseaux s’agite à l’horizon, non loin de notre embarcation. Un tumulte de chasse se dessine à la surface. On commence à distinguer des sauts de poissons : ce sont des bonites !


A babord, un aileron pointe sur la surface de l’eau. Nous sommes escorté par un banc de dauphins à bec étroit. Nous remontons notre ligne et partons à la rencontre des bonites. La chasse est de courte durée, car la présence des dauphins éparpille le banc de poisson. La bonite, ce sera pour une autre fois !


Nous tentons une nouvelle tentative en profondeur, à proximité des failles de la pente externe au lagon. Nous perdrons notre bas de ligne, grignoté par de probable gros poissons. Après renouvellement des appâts (des morceaux de ventre d’une bonite), nous aurons un peu plus de chance. Nous remontons un cousin du mérou, un mérou doré ou hoa, rouge écarlate parsemé de points. La pêche est pleine de surprises.


Nous regagnons tranquillement la passe pour rentrer sur le lagon. Pour clôturer notre belle matinée, nous avons la chance d’attraper un dernier poisson, un cousin de la CARANGUE : une carangue leurre dont la peau est utilisée pour la confection des leurres à espadon. Je rentre fourbue mais heureuse. Je file en cuisine où les chefs attendent mes poissons. Heureusement, j’avais prévu le complément !


Pêche réalisée avec Médéric Wong et Philippe Quesne. Organisée par Hereiti et Stéphane.

Un grand merci à toute l’équipe pour nous avoir fait découvrir cette pêche et cette approche à la carangue.

N’hésitez pas à contacter l’’équipe de Moorea Seafari cruises pour vos sorties sur le lagon.


 

Moorea Seafari Cruises

Tél. 89 72 74 15

FB : Moorea Seafari Cruises

seafaricruises@gmail.com

 


Vous souhaitez en savoir plus ?

Dossier à retrouver dans votre magazine Tama’a #19 - août 2021


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