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L’industrie, les services et l’artisanat durables du fenua.

Un engagement, une réelle opportunité

De quoi est composé le tissu industriel d’un pays ? D’une multitude de secteurs, qui vont de la production d’énergie à l’automobile en passant par le textile, l’agroalimentaire, les équipements et la chimie, la pharmaceutique et les cosmétiques, la plasturgie, la métallurgie, l’électronique… L’industrie est un élément moteur du développement économique. Pour être durable, elle doit être assortie d’une stratégie intégrant la volonté de réduire les impacts négatifs sur l’environnement et, à l’inverse d’en augmenter les impacts positifs. Cela implique de mettre en place des modes de production plus respectueux de l’environnement et soucieux du progrès social. Quand une industrie se développe durablement, elle tente de produire un bien ou un service en pensant, de sa conception à son recyclage, à son impact sur l’environnement, la société, les hommes.



Contrairement aux idées reçues, le développement durable, pour l’industrie, mais aussi de plus en plus souvent pour les services, est une véritable opportunité.


Cela implique d’accepter le changement bien sûr, de faire évoluer ses pratiques, d’inventer les innovations, technologiques ou non, qui rendront possible la croissance verte, d’identifier les facteurs de compétitivité et les mettre en place. De créer, enfin, pour le bien de tous et non pas seulement pour un profit à court terme.


 

Encadré : Au XIXe siècle déjà…

Il est considéré comme le premier écologiste d’Amérique. George Perkins Marsh (1801-1882) est l’auteur de Man and nature. Dans son introduction il rappelle que : « L’homme a trop longtemps oublié que la terre lui était donnée uniquement en usufruit, non pas pour la consommation, encore moins pour le gaspillage excessif. La nature s’est prémunie contre la destruction absolue de chaque parcelle de sa substance élémentaire, la matière première de ses œuvres ; la foudre et la tornade, même les affres les plus convulsives du volcan ou du séisme, n’étant que des phénomènes de décomposition et de recomposition. Mais elle a irréparablement laissé à l’homme le pouvoir de perturber les combinaisons de matière inorganique et de vie organique qu’elle avait, depuis la nuit des temps, proportionnées et équilibrées, afin de préparer la terre pour que s’y installe et entre en sa possession, en temps voulu, son Créateur». Selon l’auteur, « L’action destructive de l’homme est devenue de plus en plus énergique et implacable au fur et à mesure qu’il a progressé sur le plan de la civilisation ».

 

En France, le secteur industriel génèrerait à lui seul 17,8 % des gaz à effet de serre.


En Polynésie, il reste difficile d’évaluer l’impact précis de ce secteur sur l’environnement. Il est encore plus difficile de cerner l’impact des services et de l’artisanat, faute d’études et de statistiques.


Pourtant, la question de l’environnement n’est pas nouvelle dans le secteur. Elle est seulement devenue prégnante et les initiatives durables au sein des entreprises sont de plus en plus nombreuses.



Malgré des handicaps structurels qui limitent son développement, à savoir un marché intérieur restreint, ainsi qu’un coût élevé des intrants, le plus souvent importés, le secteur industriel polynésien contribue à hauteur de 9 % de la valeur ajoutée, 12 % du chiffre d’affaires total déclaré pour le paiement de la TVA et emploie 8 % des effectifs salariés (IEOM, 2019).


Le secteur industriel est concentré à Tahiti, sur quelques branches principales : la production et la distribution d’électricité ainsi que l’agroalimentaire.


Il faut savoir qu’en 2019, 90 % des 2 915 sociétés industrielles inscrites au Répertoire territorial des entreprises (RTE) avaient moins de trois salariés et seulement 120 en employaient au moins dix. Avec 96 % du total, l’industrie manufacturière est la plus représentée, principalement avec l’agroalimentaire (20 %) et le textile (17 %).

 

La majorité des activités industrielles, notamment celles relevant des installations classées, concernent l’île de Tahiti. Il existe quatre grandes zones industrielles qui concentrent ces activités :

  • vallée de Titioro,

  • vallée de Tipaerui,

  • vallée de la Punaruu,

  • Fare Ute / Motu Uta.


Selon le magazine Dixit édition 2020-2021, les 15 premières entreprises du fenua pour 2019, classées selon le nombre d’effectif sont les suivantes :



Selon la Chambre de commerce, d’industrie, des services et des métiers (CCISM), les entreprises artisanales (près de 10 000) étaient majoritairement répertoriées dans les secteurs de l’hygiène et du BTP, à hauteur d’un tiers chacun.


Plus de huit sur dix étaient situées aux îles du Vent.

 

Pour ce premier numéro de Fenua Ananahi, nous avons choisi de vous présenter quelques secteurs majeurs de l’industrie polynésienne : le tourisme, l’agro-alimentaire, l’industrie extractive et de faire un zoom sur l’industrie chimique et l’artisanat. Nous reviendrons, dans un prochain numéro, sur les industries navale, cosmétique, textile, sur l’industrie du sport aussi, puis entrerons dans le détail de services industriels (entretien automobile notamment) et de l’artisanat, par archipels.






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