Le secteur du tourisme regroupait 3 652 entreprises fin 2019 et comptait près de 12 000 salariés, soit 18 % du total déclaré à la CPS, pour un chiffre d’affaires de 115 milliards de Fcfp sur les neuf premiers mois de 2019 (+ 4,3 % par rapport à 2018).
Les branches les plus importantes sont :
l’hôtellerie/restauration (deux tiers des entreprises et plus de la moitié du chiffre d’affaires du secteur)
les services de transport de voyageurs (un quart des entreprises et plus de 40 % du chiffre d’affaires).
Selon les estimations de l’ISPF, les dépenses des touristes internationaux se sont élevées à 71 milliards de Fcfp en 2019 (+ 9 % par rapport à2018).
Le tourisme a de multiples impacts. Le simple fait d’être là, d’exister, exerce une pression sur l’environnement. S’ajoute à cela la réalisation des infrastructures d’accueil : creusement de chenaux, création de lagunes et de plages artificielles, bungalows sur l’eau, pontons, jetées, motu artificiels... Ensuite, le fonctionnement de ces constructions ajoute à la pression environnementale avec les transports (pollution, nuisances sonores…) sans oublier la problématique des déchets, du traitement des eaux usées.
La saleté, la pollution, les nuisances sonores et les problèmes liés à l’environnement arrivent en 3e position des sentiments négatifs des touristes sur la Polynésie (après les prix élevés et la qualité relative du service). Cela permet de dessiner des pistes d’améliorations durables.
Transport aérien, combien cela coûte-t-il à la planète ?
Selon l’AFD, en 2010 : le tourisme subit le changement climatique, en même temps qu’il y contribue en raison de ses émissions de gaz à effet de serre, notamment celles du transport aérien (75 % de toutes les émissions de CO2 du tourisme).
Un séjour touristique en métropole émet en moyenne 35 kg de CO2- équivalent, un voyage en outre-mer en émet 3 270 kg et jusqu’à plus de 4 tonnes pour les voyages aux antipodes.
Pollution visuelle, le cas des friches
Philippe Bachimon s’est intéressé au problème et a réalisé une étude en 2012 recensant et expliquant le phénomène des friches en Polynésie. À cette époque il en avait dénombré 18 : « Ce qui retient l’attention de tout observateur un peu attentif, ce serait que, même si la végétation reprend ses droits rapidement en milieu tropical humide, les délaissés touristiques ôtent des espaces considérables de toute fréquentation publique, restreignent en particulier l’accès à la mer avec des conséquences sociales qui dépassent largement la question de la simple fréquentation touristique. (…) évaluer le rôle des friches par rapport au flux des touristes qui les côtoient, des investisseurs qui les convoitent parfois et des Polynésiens qui vivent à leurs marges voire même les « squattent ». » Bora Bora en l’occurrence, Moorea dans une moindre mesure, doivent mener un travail pertinent et conséquent de nettoyage de ces friches, afin de rendre à son tour de l’île la beauté qu’il mérite.
Selon le rapport l’État de l’environnement de la Direction de l’environnement (coordonné par Créocéan), la fréquentation croissante n’est pas sans conséquences sur l’état des îles en général, des récifs en particulier.
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