Il existe différentes sources d’énergie :
fossiles : charbon (usage domestique) et lignite (absente en Polynésie), pétrole, gaz naturel.
renouvelables : hydraulique, éolien, solaire (thermique ou photovoltaïque), géothermie, biomasse (ces deux dernières sources sont en Polynésie peu utilisées, sinon la géothermie via le SWAC). Une source d’énergie est dite renouvelable quand son renouvellement naturel est assez rapide pour qu’elle puisse être considéré comme inépuisable et dont l’exploitation engendre très peu de déchets et d'émissions polluantes
fissile (énergie nucléaire) : uranium.
Les enjeux et les risques de ce secteur sont nombreux : raréfaction et épuisement des ressources pour les énergies de stock (fossiles et fissiles), accidents miniers, marées noires, pollution locale, émissions de gaz à effet de serre, etc. pour les énergies fossiles, Accident majeur, prolifération et déchets à haute activité et très longue durée de vie pour le nucléaire, déforestation, atteinte aux paysages, à la biodiversité, érosion, etc. pour les énergies renouvelables.
En 2018, les énergies fossiles étaient dominantes dans le mix énergétique polynésien (94%).
Pour l’instant, les efforts durables se concentrent sur la production d’électricité. L’objectif est de porter la part de l’énergie renouvelable à 75% à l’horizon 2030 alors qu’en 2018, la part était de 29%. Les espérances du territoire étaient de 50% pour 2020.
Un premier plan climat énergie (PCE) a été élaboré en Polynésie à partir de 2012. Il a été lancé en 2015. Il s’achève en avril 2021 sans avoir atteint ses objectifs. En cause ? Un problème de pilotage, de portage, de définition des indicateurs. Un nouveau plan va voir le jour, intégrant cette fois-ci l’air, il s’agira d’un plan climat air énergie qui se basera sur les accords de Paris. Il s’appuiera sur les objectifs de l’Accord de Paris qui vise à limiter l’augmentation de la température à 1,5 degré Celsius.
Une étude de définition des scénarios de réduction des émissions de gaz à effet de serre a été réalisée pour la Polynésie française. Un groupe de travail regroupant le ministère des Finances et de l’économie, en charge de l’énergie, ainsi que le ministère du Logement et de l’aménagement, en charge des transports interinsulaires, le ministère des Grands travaux, en charge des transports terrestres, ainsi que le ministère de la Culture, de l’environnement, en charge de la jeunesse, des sports et de l’artisanat, a été constitué afin de discuter des différents scénarios et de leurs impacts sur les feuilles de route respectives de ces ministères. L’organisation du 1er Forum de la transition énergétique est prévue pour le premier semestre de 2021.
Les objectifs du plan de transition énergétique 2015-2030
Le plan de transition énergétique 2015-2030 fixe trois grands objectifs et propose une série d’actions en matière de réglementation, de soutien économique et fiscal, de transparence des coûts et des prix et de mise en place d’outils de pilotage de la transition énergétique.
Il s’agit d’une part de changer de modèle énergétique, en substituant progressivement l’utilisation d’énergies fossiles par des énergies renouvelables dans toutes nos activités (production électrique, transport, urbanisme). D’autre part, de changer les comportements pour réduire notre la consommation énergétique. Enfin, il est question de changer de modèle économique de l’énergie en favorisant une plus grande transparence dans les coûts et les prix, une plus grande pluralité d’acteurs et un plus grand choix pour les consommateurs.
Depuis 2017, il existe un observatoire polynésien de l’énergie destiné à centraliser les données. Il est né d’un partenariat Ademe/Pays.
En Polynésie française, il y a des hydrocarbures importés (fioul, gazole, essence sans plomb, GPL, pétrole lampant et carburéacteur) et des énergies renouvelables produites (hydraulique, solaire, éolienne, hydrolienne, Coprah et SWAC).
En 2018, 343 363 000 litres d’hydrocarbures soit 295 000 tonnes d’équivalent pétrole (Tep) ont été importés en Polynésie française. Le gazole est le principal hydrocarbure importé (49,4 % en 2018) puisqu’il est majoritairement utilisé dans les transports routiers et maritimes et pour la production d’électricité pour les îles.
Les importations de fioul représentent 22,19 % des importations totales et sont majoritairement dévolues à la production d’électricité sur Tahiti. Suivent les importations d’essence sans plomb, à destination des transports routiers (19,58 %), les carburéacteurs (4,38 %) à destination des transports aériens inter-îles, et enfin le GPL et le pétrole majoritairement à destination de production de chaleur.
À noter que le secteur aérien international et le soutage maritime international ne sont pas pris en compte dans le périmètre de ce bilan énergétique. Leurs consommations respectives ne sont donc pas comptabilisées.
----------------------------------------------------------
Transport : 53% de la consommation d’énergie
Avec 160 ktep, les transports (routiers, maritimes et aériens) représentent à eux seuls 53% du total de la consommation d’énergie primaire en 2018.
----------------------------------------------------------
Seule 6% de l’énergie produite est d’origine renouvelable. Elle est destinée principalement à la production électrique ainsi qu’à la production de chaleur et de froid. Les énergies renouvelables proviennent de centrales hydroélectriques, des installations photovoltaïques et des éoliennes pour la production d’électricité et par des chauffe-eaux solaires (CES) ou encore un système de SWAC (Sea Water Air Conditionning) pour la production de chaleur et de froid.
----------------------------------------------------------
Une dépendance forte
En 2018, le taux de dépendance énergétique de la Polynésie française atteint les 93,7%.
----------------------------------------------------------
Sur Tahiti, le parc hydraulique est composé de 15 barrages et 14 centrales soit une puissance de 47,4 MW.
L’énergie hydroélectrique est la principale ressource locale valorisée sur le territoire.
Quelques installations microhydrauliques existent, notamment à Moorea, mais leur production reste marginale et n’alimente que le foyer pour lequel l’installation est réalisée.
Solaire photovoltaïque ou thermique ?
Le photovoltaïque consiste à transformer la lumière du soleil directement en électricité par des modules photovoltaïques composés de petites tranches de silicium.
Il existe deux types de configuration : l’installation connectée réseau (lorsque le système est relié au réseau de distribution d’électricité de l’île) et d’installation en site isolé quand le système fonctionne en autonomie et qu’il est couplé à des batteries permettant de stocker l’énergie.
Pour les installations dont la puissance installée est inférieure à 100 kW à Tahiti et 50 kW dans les îles autres que Tahiti : une déclaration préalable au service des énergies est obligatoire.
Pour les installations dont la puissance installée est égale ou supérieure à 100 kW à Tahiti et 50 kW dans les îles autres que Tahiti : l’avis de la commission de l’énergie est requis avant autorisation délivrée par un arrêté en conseil des ministres.
Il existe plusieurs fournisseurs et installateurs de panneau photovoltaïque en Polynésie.
Le solaire thermique consiste, via des capteurs, à transformer l’énergie du rayonnement solaire en chaleur véhiculée par de l’eau. Ce principe est utilisé pour fournir de l’eau chaude sanitaire (chauffe-eau solaire).
Le chauffe-eau solaire est bien adapté au climat polynésien et permet de produire de l’eau chaude gratuitement et sans émissions polluantes comparativement au chauffe-eau gaz et électrique. Bien que plus cher à l’achat, il est très vite rentabilisé.
Vous avez aimé cet article ?
Vous souhaitez découvrir l’intégralité du guide Fenua Ananahi ? Cliquez ICI