© Texte & photos : Valentine Livine
S’ancrer est tellement simple. Par des actions rapides et gratuites, nous pouvons être totalement présents, rattachés à la terre aux niveaux énergétique, physique et mental.
Observer l’infiniment petit, comme cette fourmi se promenant délicatement sur une fleur de Poinsettia blanc en fin de floraison, c’est vivre le moment présent.
POURQUOI S’ANCRER ? Lorsque les émotions nous submergent, lorsque l’inconfort arrive dans le corps, lorsqu’on agit en pilote automatique, revenir à l’ancrage est la clé pour vivre le moment présent et ramener la conscience. Ne plus faire, mais être. L’ancrage permet la connexion entre le corps et l’âme, apaisant au passage le mental pour “naître” qu’un ! Lorsque le mental est apaisé, nous ramenons la sérénité dans notre quotidien, augmentons la confiance en nous et en la vie, appréhendons les épreuves avec plus de sagesse.
L’ancrage, que l’on nomme aussi enracinement, renforce le sentiment d’appartenance à la planète Terre. Lorsque nous pratiquons la pleine conscience quotidiennement, nous aidons l’énergie à circuler avec fluidité en nous, à traverser notre corps dans un échange perpétuel avec la Terre et l’Univers. Ainsi connectés, nous savons que nous faisons partie du grand tout, que nous sommes créateur et création. Nous passons de “l’incompris” à “l’un compris”.
Les sorties nature nous permettent d’admirer l’infiniment grand comme l’infiniment petit, et de constater l’interaction et l’interdépendance de chacun.
COMMENT S’ANCRER ? Il existe de nombreuses façons de s’enraciner. Réfléchir à ce qui est le plus efficace est souvent contre-productif car cela nous amène une pression supplémentaire et donne encore plus de place au mental. Il est préférable de suivre l’élan de son âme et d’opter pour la pratique qui attire instinctivement dans le panel proposé. On peut bien évidemment essayer plusieurs techniques d’enracinement, et en changer au fil des ans ou des jours. Optons toujours pour celles que nous aimons. L’amour des exercices utilisés, le confort et le bien-être qu’ils nous procurent sont la clé pour pérenniser une pratique journalière.
La décision est prise de s’ancrer au quotidien, parfait ! Félicitons-nous pour ce positionnement et choisissons l’instant pour pratiquer. Y a-t-il des moments plus propices que d’autres ? Peut-être. Ou peut-être que le moment auquel on pense à s’ancrer est tout simplement le meilleur.
Amenons ensuite notre attention sur notre souffle et réaffirmons notre volonté de nous sentir reliés à la Terre, ancrés, solides et puissants. Après ça, on s’exerce et on ressent les bénéfices instantanés dans notre corps, l’apaisement de nos pensées.
Quotidiennement, optons pour la méthode d’ancrage qui nous apporte joie, confort et amour.
Tout est juste L’ancrage nous amène à reconnaître que nous sommes au bon endroit, au bon moment. Ainsi, tout est juste, même si nous traversons des expériences de vie éprouvantes, inconfortables, dérangeantes. Garder cela à l’esprit permet d’appréhender la pratique de l’ancrage avec gratitude et aide à surmonter ce qui peut apparaître de prime abord comme une injustice.
Visualiser des racines puissantes partant de nos pieds nous aide à être ancrés... mais s’asseoir, jouer près d’un arbre ou juste le regarder est tout aussi efficace !
La respiration consciente, accessible à tous, est une merveilleuse source d’apprentissages sur soi, de connaissance de soi
LES PIEDS, UNE CONNEXION DIRECTE
Une porte d’entrée à l’ancrage tellement évidente que l’on n’y pense pas immédiatement est... le pied ! Focaliser notre attention sur nos pieds, les regarder en observant les détails : les veines, la pilosité, la forme des orteils, la coloration de la peau, la texture... Cet inventaire de l’aspect extérieur nous ramène au moment présent et nous prépare à l’inventaire de l’aspect intérieur : nos sensations dans chaque partie des pieds que nous prenons le temps de visiter.
Nos pieds sont en contact avec la Terre ; d’eux partent nos racines vers le cœur de Gaïa. Lorsque nous nous sentons perdus, marchons pieds nus pour retrouver cette connexion directe avec le grand être de la Terre.
LA RESPIRATION, CLÉ D’ENRACINEMENT En amenant notre attention sur notre souffle, sur notre ventre qui se gonfle à “l’inspire”, se dégonfle à “l’expire”, sur l’amplitude du mouvement naturel, sur le rythme, la profondeur... nous arrivons naturellement à un état de calme et de concentration qui nous connecte automatiquement à notre corps, à “l’ici et maintenant”. La respiration consciente, accessible à tous, est une merveilleuse source d’apprentissages sur soi, de connaissance de soi. Adopter une respiration ventrale autant que possible est l’une des clés pour ramener le calme et l’ancrage en soi, car nos cycles respiratoires sont alors plus longs, moins superficiels. La respiration ventrale, celle que nous avons tous pratiquée instinctivement, enfant, est une habitude saine à prendre pour ceux d’entre nous qui l’auraient perdue en grandissant.
Amener toute son attention dans ses pieds est un excellent moyen de désamorcer une crise d’angoisse.
LE MOUVEMENT, LIAISON ASSURÉE ! Le sport est un excellent moyen de développer son ancrage à la Terre. L’activité physique nous reconnecte automatiquement à notre corporalité et à l’ancrage, reléguant le mental à la seconde place et lui offrant ainsi un temps de pause bien mérité. Le mouvement nous permet non seulement de développer notre force physique, mais aussi de gagner en confiance et d’habiter pleinement notre corps. Peu importe le sport que nous choisissons, du moment que la pratique respecte notre intégrité physique. Le no pain no gain va-t-il dans ce sens ? À chacun d’en juger et de tester ce qui lui apporte du bien-être et une réelle présence.
LA CRÉATION, L’ART D’ÊTRE PRÉSENT Dessiner, écrire, coudre, bricoler, cuisiner avec amour... Prendre un temps de création est une façon ludique de se relier à soi, de vivre le moment présent, de s’enraciner. Offrons-nous des pauses pour créer en utilisant nos dons naturels. Nul besoin de savoir faire de la peinture pour peindre, ni même de savoir dessiner pour prendre un crayon et laisser libre cours à notre créativité. Il y a mille et une façons de se lancer dans une activité. Osons sortir des sentiers battus et de nos croyances limitantes quant à nos capacités. Nous aurons le bonheur de nous découvrir des aptitudes que nous ne supposions pas tout en cultivant notre enracinement. Créer absorbe l’esprit, ralentissant de facto ses incessantes discussions intérieures. Tout entier à ce que nous sommes en train d’accomplir, nous sommes ancrés.
Besoin d’ancrage ?
Comment savoir si l’on est ancré, pas du tout ou un peu ? Les signes les plus communs du besoin d’enracinement sont :
Peu de confiance en soi
Peu de vitalité, d’énergie
Ne pas réussir à concrétiser ses idées Peu de concentration, être dans la lune
Sentiment d’insécurité régulier
Peurs, crises d’angoisse
Dépression
Sensation de déconnexion à son corps, comme si on était à côté (ou au-dessus, derrière, à moitié dedans)
Mental agité et omniprésent
Hyperactivité, personnes dans le “faire”, qui sont en permanence en train de s’occuper à une tâche
Visualisation de racines
Assis ou debout, le dos droit, les pieds en contact avec le sol, visualise des racines qui partent de tes pieds pour s’enfoncer dans la Terre. Imagine des racines dorées, brillantes, vives qui pénètrent le sol avec respect et assurance. À chaque inspiration, l’énergie de Gaïa monte en toi par tes racines. À chaque expiration, tes racines sont de plus en plus grandes. Encore. Sens la puissance qui grandit en toi, la solidité dans tes jambes, la densité du bas de ton corps... Respire et échange avec la Terre. Ressens son soutien, son amour pour toi, sa présence. Inspire son énergie, demande-lui de t’aider à rester ancré et présent tout au long de cette journée ; expire, visualise ton réseau racinaire lumineux et doré en expansion. Tu es bien, tu es là, totalement présent, apaisé et fort. Remercie Gaïa pour son accompagnement, remercie-toi pour ce temps de communion, reviens pleinement à toi et à l’espace autour de toi.
Créer est une merveilleuse façon de se connecter à soi et d’être ancré.
© Tamara Sentis/Ville de Punaauia
ET ENCORE TELLEMENT DE FAÇONS DE S’ANCRER Nous avons tellement d’options pour nous ancrer que notre présentation est forcément non exhaustive, fondée sur nos pratiques favorites ! Peut-être que certains préféreront utiliser la lithothérapie, le pouvoir des pierres, car elles sont nombreuses à favoriser la concentration et l’enracinement.
D’autres exploreront les sorties conscientes en nature pour se connecter à l’énergie pure de Gaïa, que ce soit à la montagne ou à la mer, ou même dans un jardin. Certains encore choisiront la lecture comme moyen de calmer leurs pensées et d’entrer en état d’apaisement intérieur profond, pleinement présent à l’instant. La méditation, le jardinage, le jeu et le rire... toute activité qui procure du bien- être, de la joie à l’âme, du confort dans le corps est une porte d’entrée à un enracinement fort et stable. Chaque jour, nous pouvons nous ancrer en variant les méthodes, les combinant, ou en choisissant la même si cela nous convient. En matière d’ancrage, il n’y a qu’une règle : vivre le moment présent, en conscience, dans la joie et la légèreté.
Admirer un coucher ou lever de soleil nous ramène à notre dimension d’humain, petite graine de vie dans l’immensité de l’Univers. Cela nous aide à prendre du recul.
Crises d’angoisse et dépression, l’ancrage comme remède
Les personnes sujettes aux crises d’angoisse et/ou traversant une dépression ont un grand besoin d’ancrage pour calmer leurs pensées et revenir à leur corps, dont elles sont déconnectées le plus souvent. S’enraciner plusieurs fois par jour permettra de regagner en lucidité et en confort intérieur. La dévastatrice tempête de l’angoisse ouvre la porte aux pensées suicidaires, tout comme la dépression qui aspire la joie et l’élan vital d’une personne. Avant d’être en mesure de choisir un accompagnement thérapeutique, on peut agir en s’ancrant quotidiennement.
Les enfants savent jouer et suivre la joie en eux. Prenons exemple sur eux : jouons plus !
C’est le premier pas pour aller mieux, celui qui donne le courage de se faire aider. La dépression et les crises d’angoisse ne sont pas une fatalité, ni une maladie. C’est le message ultime envoyé par notre âme pour nous secouer et nous ramener sur notre chemin de vie. Voyons cela comme une seconde chance, une renaissance. L’ancrage quotidien est notre outil de connexion à nous-mêmes, celui sur lequel nous avons un contrôle direct, celui dont nous mesurons aussitôt l’efficience par le bien-être qu’il restaure. Courage si vous êtes actuellement dans la tourmente. Vous n’êtes pas seuls : la Terre et l’Univers sont toujours là pour vous soutenir. Vos frères et sœurs humains sont là également, prêts à vous aider et à œuvrer avec vous.
Vous souhaitez en savoir plus ?
Dossier à retrouver dans votre magazine Tahiti Wellness #03 - juin 2022