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L’éveil de soi grâce à la conscience corporelle

  • il y a 4 jours
  • 7 min de lecture

Adulte, on danse moins, ou alors de façon codifiée. Pour casser cette rigidité, une discipline s’est fait une place de choix : la conscience corporelle. Cette forme de danse va au-delà de la simple exécution de mouvements : elle englobe la compréhension approfondie de son corps, de celui de son partenaire et de l’osmose entre les deux (si l’on pratique une danse à deux), en expérimentant ainsi une danse plus significative et harmonieuse. La conscience corporelle (ou encore la danse consciente, ou danse en pleine conscience) se situe à l’intersection de la méditation, de la thérapie et de l’expression artistique, offrant une pratique holistique qui invite les participants à renouer profondément avec eux-mêmes, dans l’instant présent. C’est une voie d’expression et de transformation intérieure. À Tahiti, nous avons la chance d’avoir une fantastique enseignante en la personne d’Églantine Oliveira, danseuse professionnelle brésilienne.


© Photos DR

Pendant près de 10 ans, Églantine sillonne la terre, invitée aux divers congrès mondiaux de danse latine. © Photo : La Salsa.de
Pendant près de 10 ans, Églantine sillonne la terre, invitée aux divers congrès mondiaux de danse latine. © Photo : La Salsa.de

Elle a créé un style unique, pluridisciplinaire, influencé par l’eutonie et toutes ses maîtrises. L’eutonie est une pratique corporelle fondée sur l’écoute des sensations. C’est une réelle éducation de soi où la personne, prise en compte dans sa globalité et dans son unicité, est invitée à être l’observatrice d’elle-même. Il s’agit de se recentrer sur soi. 


L’eutonie est une technique corporelle pour équilibrer le tonus musculaire et développer la conscience de soi, de la sensibilité de la peau, des fascias, des chaînes musculaires. Je m’en inspire fortement dans mes cours, y ajoutant toutes mes compétences, et j’enseigne cette communion profonde avec le corps à travers la danse latine, en particulier le zouk brésilien, qui est ma spécialité.

 

La conscience corporelle, puissante et transformatrice

À travers le mélange des techniques proposant plusieurs expériences au corps, Églantine amène à cette prise de conscience. Elle offre un espace rassurant pour l’expression personnelle et la guérison intérieure par la libération des tensions émotionnelles et physiques.


Seul ou en groupe, chez soi ou à l’extérieur, l’important est de se sentir en sécurité et à l’aise pour s’exprimer pleinement.

J’invite à se relier au corps par la respiration, la méditation, afin de vraiment s’établir dans les sensations et les ressentis. Puis, nous laissons le corps évoluer de manière naturelle, sans forcer ou contrôler les mouvements. Le but est d’aller vers ce qui est fluide, de bouger sur la respiration et les sensations internes. J’adore voir la flamme s’allumer chez les gens quand ils s’expriment à travers la danse. Grâce à la danse dans la conscience corporelle, on peut travailler la confiance en soi, la libération émotionnelle et tellement d’autres choses…


Océanie, Asie, Émirats arabes unis, Europe, Amérique latine… Églantine forme des danseurs dans le monde entier. J’ai amené un équilibre, permettant aux deux danseurs de proposer des déplacements, de s’écouter, de vivre un moment en osmose, dans la fluidité et la sécurité émotionnelle.


Suivre la sagesse intuitive du corps

La danse consciente est une invitation à suivre la sagesse intuitive du corps. En combinant la pleine conscience avec le mouvement libre, elle constitue un puissant outil de transformation et de guérison personnelle. La conscience corporelle induit une communion plus profonde avec soi, mais aussi avec le monde. On se sent mieux dans son corps, on se sent plus confiant, ayant repoussé des limites que l’on s’était mis en tête… et dans le corps !


La danse est le langage caché de l’âme, disait Martha Graham, danseuse et chorégraphe américaine considérée comme l’une des fondatrices de la danse contemporaine.


Suivre le flow du mouvement, c’est suivre le flow de l’énergie en soi, c’est se mouvoir selon ce qui est juste pour soi, au bon moment. En cours, qu’il soit individuel ou collectif, j’apporte toutes mes connaissances qui vont bien au-delà de la danse latine, de la conscience corporelle, de l’eutonie : yoga, pilates, méditation, respiration, capoeira… J’y mêle tout ce que mon corps a intégré au fil de mes années de pratique pour amener les personnes à débloquer ce qui entrave leurs mouvements, à ouvrir les portes de l’intelligence innée de leur corps.


Briser des habitudes néfastes

La conscience corporelle apporte un mieux-être dans le corps. On casse des habitudes qu’il a prises et qui le desservent. Ce que j’aime dans cette pratique, c’est la non-répétition des mouvements. Au contraire, tout se réalise dans le moment, dans l’instant présent, où l’on place la conscience sur l’organisation corporelle qui influence le rythme respiratoire, sur l’état émotionnel qui se traduit par le mouvement. Églantine Oliveira contribue ainsi, à travers la conscience corporelle qu’elle amène via la danse latine, à briser des habitudes néfastes chez les personnes qui participent à ses cours ou/et ateliers.


En cours individuel, j’ai majoritairement plus d’hommes que de femmes. Ils viennent pour gagner en confiance, être plus fluides dans leurs mouvements, apprendre à danser. Ça se fait très vite. Ils constatent qu’ils savent déjà danser, bouger avec fluidité. La confiance resurgit alors rapidement et ils sont ensuite capables de conduire une/un partenaire dans une danse à deux, par exemple. Lors des ateliers, ce sont plutôt les femmes qui sont présentes, comme lors de l’événement partagé, Dance & Water, à Moorea, avec Carlos del Pino, en mai 2024.






D’ailleurs, une fois que les femmes se libèrent grâce à la conscience corporelle, elles l’intègrent souvent dans leurs rituels, tels que les cérémonies de pleine lune ou des pratiques méditatives, y ajoutant ainsi une dimension sacrée. Cette complétude leur offre un espace pour célébrer leur féminité, honorer les cycles naturels et entrer en contact avec des aspects plus profonds d’elles-mêmes.


Les hommes, quant à eux, assument avec confiance l’expression de leurs énergies, aussi bien masculine que féminine. Ils la transposent dans leur quotidien, de façon plus pragmatique.









Églantine Oliveira

Églantine Oliveira, Brésilienne, danseuse professionnelle, est une femme en escale à Tahiti. Elle a posé ses valises au milieu du Pacifique depuis près de 4 ans, elle qui a voyagé à travers le monde pour animer des master class lors de congrès internationaux de danse latine et zouk brésilien. Simplicité, authenticité, beauté, grâce et puissance sont quelques-uns des mots qui pourraient la décrire. Elle est une personne magnifique qui, à chaque étape de sa vie, a osé tout révolutionner pour suivre son cœur.


J’ai commencé la danse enfant, du jazz, du classique. Je faisais aussi du karaté, de la capoeira. J’étais à fond dans le sport. Puis, j’ai suivi des études en sciences humaines et je me suis mise à travailler en entreprise. Le matin, lorsque je m’habillais pour me rendre au bureau, j’avais l’impression d’enfiler un costume et je sentais que j’éteignais ma flamme intérieure. Mais je croyais que c’était ça, la vie d’adulte. J’avais 23 ans. Un soir, une amie m’a emmenée à une soirée de zouk brésilien. Là, ça a été puissant en moi. Je me suis sentie libre, à ma place, vivante. Je suis retournée danser tous les soirs jusqu’à ce que ma vocation se dessine. Cela m’a pris un an de réflexion et, finalement, j’ai décidé que si j’attendais la sécurité financière et matérielle, je ne franchirais jamais le cap. Alors, j’ai sauté dans le vide, le cœur confiant et certaine de ma décision. Pendant un an et demi, je me suis cherchée en tant que professeur de danse latine. Je donnais des cours à ma façon, mais j’avais le sentiment de ne pas être légitime, ou qu’il me manquait une clé. Dans mes cours, je partageais toutes les maîtrises que je possédais : capoeira, danses diverses, pilates, yoga, outils de bien-être… J’ai alors voulu nommer ce que j’enseignais et, à force de chercher, j’ai trouvé. J’en ai pleuré lorsque j’ai lu le terme d’eutonie, car c’est ce que je dispensais intuitivement. Je m’y suis formée, cela m’a fortifiée et, après cela, tout a coulé de source.


De source divine, c’est certain !


Lorsque Églantine rencontre ensuite son partenaire de danse, le succès est immédiat. Durant près de 10 ans, elle sillonne la terre, invitée aux différents congrès mondiaux de danse latine. Océanie, Asie, Émirats arabes unis, Europe, Amérique latine… Églantine vit son rêve de danse et de voyages. Avec son partenaire, elle amène une nouvelle façon de bouger dans le zouk brésilien, révolutionnant la pratique de cette danse. Puis, en 2015, elle entame sa carrière solo. Là encore, la belle danseuse modernise la pratique, rendant les femmes plus actives dans la proposition dansée. Jusqu’alors, les partenaires féminines se contentaient de suivre l’homme. Églantine libère les femmes et les hommes dans la danse, instaurant un véritable dialogue corporel et énergétique entre les partenaires.


Les femmes vivaient la danse dans le moment présent, car elles avaient besoin d’être alertes pour suivre les déplacements et répondre aux propositions de l’homme. Le danseur, lui, ne profitait pas de la danse, car il anticipait toujours le prochain mouvement, devant déplacer sa partenaire. J’ai ramené un équilibre, permettant aux deux danseurs d’apporter des nouveautés dans les déplacements, de s’écouter, de vivre un instant en osmose, dans la fluidité et la sécurité émotionnelle. On assiste alors à une fusion, c’est très beau de voir ce flow, cette présence presque orgasmique.


Lors d’un worskshop en Écosse, Églantine rencontre un homme. Leur relation s’intensifie et elle le suit à Tahiti, pour ce qui devait être une étape transitoire. Si le couple amoureux se brise, non sans éclats ni cicatrices, un couple parental a vu le jour. Églantine Oliveira devient mère et s’installe au fenua, autant pour élever son fils que pour qu’il puisse vivre sa relation avec son père. Tahiti est magnifique, mais difficile pour moi. J’accepte cependant que tous mes choix de vie m’y ont conduite. Je vois cette période de ma vie, qui n’est pas la plus exaltante, comme un moment phare d’apprentissages et de guérisons. Je mets en pratique au quotidien toutes les ressources dont je dispose pour dessiner un quotidien et un avenir lumineux. C’est une expérience intense que d’être ici, de devoir choisir de laisser ma vie de danseuse professionnelle voyageuse de côté. Mais mon fils est pour l’instant trop jeune pour envisager des déplacements comme je le faisais auparavant. Je maintiens ma passion pour la danse en proposant des cours individuels, collectifs, des partenariats autour du bien-être. C’est une nouvelle façon de vivre pour moi, dans laquelle je dois encore trouver mes marques.


Églantine vit son équilibre dans le mouvement. Sa créativité et son feu intérieur sont à leur maximum lorsqu’elle bouge, fluide comme l’eau. C’est cette fluidité qu’elle enseigne, à se mouvoir en suivant le flow, son flow, instinctif et pur.

 

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