Les courses types en supermarché décryptées par une naturopathe

11 nov.
5 min de lecture

Bien manger en faisant ses courses au supermarché, est-ce possible ? Oui ! Mais cela demande un peu de vigilance. Les supermarchés regorgent de produits transformés et/ou ultratransformés, toutefois on y trouve (heureusement) des aliments bruts ou peu transformés, qui sont à privilégier : les fruits et les légumes frais ou surgelés, les légumineuses, les œufs, les viandes, les poissons en conserve et nature… L’idée est d’apprendre à lire les étiquettes, de repérer les listes d’ingrédients courtes et de cuisiner pour retrouver le goût du vrai.

Qu’est-ce qu’un naturopathe ?

Laetitia Borga : Un naturopathe est un professionnel de l’hygiène de vie, qui aide chacun à prendre soin de sa santé de manière naturelle et préventive. Il ne pose pas de diagnostic médical, mais il accompagne les personnes dans l’adoption de meilleures habitudes de vie, comme l’alimentation, le sommeil, la gestion du stress, l’activité physique…

Qu’est-ce que « bien manger », dans le sens de manger pour être et rester en bonne santé ?

Bien manger, c’est d’abord consommer des aliments simples, peu transformés, riches en nutriments. Cela signifie :

Privilégier les produits frais.
Cuisiner autant que possible.
Équilibrer les apports en macronutriments (protéines, glucides, lipides), fibres, vitamines et en minéraux.
Écouter sa faim pour ingérer la juste quantité de nourriture.
Prendre le temps de manger afin de mastiquer suffisamment les aliments.
Garder du plaisir dans l’assiette.

Bien manger, c’est prendre conscience du fait que notre alimentation est notre carburant et que, par analogie, si l’on met du mauvais carburant dans un véhicule, le moteur va s’abîmer plus vite que prévu. C’est pareil pour notre corps !

Quel regard un naturopathe porte sur les stars du panier habituel d’une famille ?

Le pain baguette : elle est très pauvre en nutriments, rapidement digérée et peu rassasiante. Elle apporte surtout des glucides rapides sans fibres ni vitamines. On recommande d’opter de préférence pour les pains complets ou semi-complets, idéalement au levain, plus riches en fibres, en minéraux et plus intéressants pour la santé digestive et l’équilibre glycémique que la baguette blanche.
Le riz : c’est un bon féculent de base, surtout s’il est bien rincé et cuit de manière douce. Le riz basmati est à privilégier, en semi-complet ou complet, car il a un index glycémique plus bas que le riz blanc classique, ce qui aide à éviter les pics de sucre.

Le thon blanc : c’est une bonne source de protéines, mais attention à la fréquence de consommation en raison du risque d’accumulation de métaux lourds dans l’organisme. Alterner le thon, les sardines et les maquereaux, plus petits et riches en oméga-3, est une option très convenable.
La mayonnaise : les industrielles, majoritairement élaborées à base d’huiles raffinées (tournesol ou soja), contiennent des graisses saturées et des additifs. Consommées en excès, ces dernières peuvent augmenter les niveaux du mauvais cholestérol (LDL) et contribuer au développement de maladies cardiovasculaires. La mayonnaise faite maison, c’est mieux, à consommer cependant avec modération.
Les légumes : ceux qui sont frais constituent la base de l’alimentation et s’avèrent toujours d’excellents choix, surtout s’ils sont de saison et locaux. Favoriser ceux issus de l’agriculture biologique ou raisonnée est encore mieux, lorsque le pouvoir d’achat de la famille le permet.

Garder du plaisir dans l’assiette : comment ?

En cuisinant, en testant de nouvelles recettes, en apportant de la couleur, en faisant de jolis dressages, en ajoutant des épices, par exemple. Trouver du plaisir dans des aliments sains, c’est possible mais, pour ça, il faut passer par l’étape « cuisine » !

Les pommes de terre : c’est un bon aliment énergétique, riche en potassium et en fibres (si ingérées avec la peau). Elle doit être consommée modérément, en privilégiant une cuisson douce et en évitant les versions frites ou transformées à indice glycémique élevé.
Les fromages râpés : ils sont pratiques, mais souvent plus riches en additifs et en sel que leur version à la découpe. Il vaut mieux râper soi-même un fromage de qualité.
Les biscuits industriels au chocolat : sans surprise, ils sont à limiter au maximum. Riches en sucres, mauvaises graisses et additifs, ils ne soutiennent absolument pas le métabolisme. Il est possible de les remplacer par des biscuits maison simples à réaliser et dans lesquels on contrôle la quantité des ingrédients (sucre, chocolat…).

Les cuisses de poulet congelées : du point de vue naturopathique, les cuisses de poulet congelées, issues d’élevages industriels sont généralement considérées comme de qualité médiocre, car elles peuvent contenir des résidus de médicaments, d’antibiotiques et d’hormones de croissance utilisés dans les élevages intensifs. Ces substances sont susceptibles de perturber l’équilibre hormonal du corps et d’avoir à long terme des effets sur la santé. De plus, ces poulets sont la plupart du temps nourris avec des aliments transformés et des additifs, ce qui a des répercussions sur la qualité de la viande et de ses nutriments. Sans compter les conditions de vie désastreuses de ces animaux ! En achetant des produits locaux, de qualité, biologiques ou issus d’élevages respectueux, on évite ces risques et on consomme des viandes riches en nutriments et davantage respectueuses de l’environnement et du bien-être animal.

Les barquettes de viande (veau, porc) : issues d’élevages intensifs, elles ont généralement emmagasiné des graisses saturées et des résidus chimiques. Il est donc préférable de ne pas trop en consommer. Choisir les morceaux les moins gras, éviter les marinades (trop riches en additifs), opter pour des barquettes de qualité, comme la viande provenant de Nouvelle-Zélande, semble l’option la plus raisonnable.

Le sucre blanc : ultraraffiné et transformé, c’est le plus mauvais sucre pour la santé. On peut le remplacer par du miel local, du sucre de coco, du sirop d’agave.

Le lait UHT : source de calcium et de protéines, il peut ne pas convenir à tout le monde, notamment aux personnes intolérantes au lactose ou sensibles aux protéines du lait de vache. Il peut alors provoquer des troubles digestifs, des inconforts, voire des réactions inflammatoires. Dans une approche naturopathique, on privilégie d’autres produits comme les laits végétaux sans sucres ajoutés (amande, avoine, riz, etc.) ou les laits animaux les plus digestes comme celui de chèvre ou de brebis.

Le défi « Mastication » !

Une fois dans la semaine, mets-toi au défi en mangeant : mastique les aliments dix fois au minimum avant d’avaler ta bouchée.

Pourquoi ?

Parce que la mastication active les glandes salivaires qui vont déjà commencer leur travail de réduction des aliments. Plus tu prends le temps de mastiquer, plus ta digestion sera aisée, agréable, efficace.

Les œufs : ils sont d’autant plus bénéfiques pour la santé s’ils sont de bonne qualité, c’est-à-dire pondus par des poules élevées en plein air et ayant reçu une alimentation naturelle. Riches en oméga-3, les œufs favorisent le bon cholestérol.
Les sauces (shoyu, huître…) : à utiliser comme exhausteurs de goût, mais avec modération à cause du sel et en lisant bien les étiquettes. Elles sont à limiter en cas d’hypertension, de problèmes rénaux et de maladies cardiovasculaires.

La naturopathie

La naturopathie repose sur la notion de terrain, c’est-à-dire sur l’état global de la personne : son niveau d’énergie, son système digestif, son système nerveux, sa capacité à éliminer les toxines, etc. Chaque individu dispose d’un terrain différent, influencé par son mode de vie, son histoire et son environnement.

Le rôle du naturopathe est d’identifier les déséquilibres éventuels de ce terrain afin de proposer au patient des ajustements personnalisés qui viendront soutenir sa vitalité et prévenir les troubles avant qu’ils n’apparaissent. La naturopathie s’inscrit dans la philosophie du bon vieil adage « Mieux vaut prévenir que guérir ».