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Mickael Galera le crossfit dans la peau

© Texte & photos : Lorelei Quirin


C’est un gaillard souriant et au physique taillé dans du bois de aito que nous rencontrons ce trimestre. Mickael Galera est l’un des représentants d’une discipline qui rencontre de plus en plus d’adeptes au fenua : le crossfit. C’est dans la vallée de Tipearui, chez Black Box Tahiti, que Mickael présente son univers, durant une séance au rythme soutenu.



C’est quoi le crossfit ?

Avant de devenir une pratique de fitness en tant que telle, CrossFit est une marque déposée par la société éponyme CrossFit Inc. Aujourd’hui, ce nom évoque une pratique sportive combinant, croisant (cross) plusieurs sports (fitness), tels que l’haltérophilie, la gymnastique, les sports d’endurance… Haltères, grimpé de corde, déplacement d’objets lourds, utilisation du poids du crops, sacs de sable, anneaux de gymnastique, les supports sont nombreux pour réaliser les exercices définis. L'entraînement CrossFit s'articule généralement autour des WOD (workout of the day, séances du jour) : chaque jour un entraînement est préparé par un coach puis exécuté par la communauté après une séance d'échauffement spécifique.


En savoir plus : https://www.crossfit.com


 

A 34 ans, père de famille et infirmier, Mickael Galera jongle entre ses obligations du quotidien et sa passion pour le Crossfit, discipline sportive pluridisciplinaire qui englobe différentes pratiques. Il pratique ce sport depuis 8 ans, ce qui ne l’empêche pas de continuer à pratiquer la randonnée dans les montagnes de Tahiti, mais aussi le surf et la pêche. En vrai tane polynésien, Mickael porte fièrement ses nombreux tatouages ma’ohi qui font partie de sa personnalité.

Il a passé un bac de sciences médico-sociales (SMS), dans l’optique d’être laborantin ou infirmier. Ce sera finalement cette dernière voie, spécialisée en psychiatrie. C’est à 17 ans que le crossfit entre dans sa vie.

« A la base, je faisais de la musculation, de la fosse athlétique poussé sur le développé-couché. Je faisais alors un poids qui devenait contraignant dans mon perfectionnement. On m’a alors orienté sur les techniques de CrossFit pour une remise en forme. J’ai rapidement gagné en respiration et progressé. » Pour cette pratique, cet âge est considéré comme « avancé ».


En effet, en compétition mondiale, les jeunes athlètes commencent vers l’âge de 10 ans pour apprendre les bases, notamment à travers la gymnastique. Lui souhaitait avant tout « se dépenser pour évacuer ». Mais, à force de regarder les compétitions internationales et le parcours des champions, notamment diffusés sur internet et à la télévision, il a souhaité aller plus loin. Mieux que cela, il gravit rapidement les échelons et perce en compétitions.

Il pratique ce sport depuis 8 ans

Une vraie discipline de vie

Dans le CrossFit, il y a des mouvements phares qui demandent à être légers. « Ce sport a été un challenge personnel. Au fur et à mesure que je prenais goût à la discipline, j’ai voulu m’affirmer. Je me suis fixer une compétition de Men’s physique TBC local, que j’ai remportée en décembre 2017. J’avais mis une année pour passer de 132 kg à 89 kg. »

Une fois le goût au crossfit bien ancré, Mickael essaie désormais de maintenir son poids entre 85 et 95 kilos, une variable qui dépend des préparations physiques pour les compétitions.


Pour les sélections en compétition, il y a des mouvements et répétitions obligatoires qu’il faut maitriser à la perfection. « Pour la compétition « Les Wadapalooza » en 2019, j’ai réussi mes sélections internationales en équipe avec deux copains d’ici. Cette compétition est comme un festival pour la discipline. Grâce à elle, j’ai pu côtoyer et observer des champions. Nous avons pu nous entraîner ensemble. J’étais en catégorie intermédiaire et me suis classé 11e »


Ces catégories sont définies par rapport aux enchaînements de mouvements/charges/ temps accompli. En compétition individuelle, Mickael s’est qualifié pour la Northem California, en 2020, catégorie RX. « Sur trois intenses journées avec 3 épreuves par jour (course à pied, gymnastique, haltéro, je me suis classé 8e. C’est une belle progression. Cette année je suis de nouveau sélectionné pour cette compétition, cette fois-ci en élite, une progression de plus. Malheureusement à cause du covid les déplacements sont interdits.


En compétition individuelle, Mickael s’est qualifié pour la Northem California, en 2020, catégorie RX.

Sur Tahiti, il y a principalement la Nahiti Challenge et la Crossfit Pop Challenge. Mais la pratique prend de l’ampleur ; cette salle de sport (Black Box Tahiti) est ouverte depuis 1ans et demi-2 ans et les cours sont pleins. C’est une pratique qui plait, qui est dynamique et mélange une multitude d’approches sportives. « Il y a beaucoup de disciplines qui s’inspirent du crossfit, pour développer les capacités physiques de leurs athlètes. Les rugbymen par exemple sont des adeptes de cette pratique. C’est un bon complément à leur entraînement. »

Inspirations

Au quotidien, pour s’entraîner et se fixer des objectifs, Michael aime suivre Rich Fronning et Mathew Fraser qui sont les leaders mondiaux de crossfit depuis quelques années. Ces athlètes de haut niveau dispensent des cours en ligne à travers des programmations spécifiques, sous forme d’abonnement. Pour environ 5000 fcp par mois, on peut bénéficier d’une belle panoplie d’exercices.


Cette pratique doit rester un plaisir, jamais une contrainte : « Je m’entraine deux fois par jour, entre 2 à 3 heures par jour, soit jusqu’à 5h par jours. Cependant, selon ma forme du jour, j’adapte mon entrainement. »

Tout athlète qui s’entraine à besoin d’une alimentation saine et en adéquation avec ses dépenses énergétiques. Michael s’inspire des bases acquises en préparation Men’s Physique. Mais pour lui, le secret de la bonne hygiène alimentaire est avant tout une motivation personnelle. Un régime hyper protéiné classique lui suffit, avec des adaptations selon ses besoins évolutifs.


Je m’entraine deux fois par jour, entre 2 à 3 heures par jour, soit jusqu’à 5h par jours.


Entre sport & compétitions

La compétition se structure selon différents aspects. Il y a plusieurs catégories d’âge. Chaque année il y a les Crossfit Games, la compétition phare de l’année. Elle se déroule en ligne sur une plateforme dédiée, accessible aux athlètes affiliés : la salle de sport doit être rattachée à la discipline. Lorsque l’affiliation n’est pas possible, comme c’est le cas pour Mickael, cela s’appelle du Cross Training.


Plusieurs phases animent la compétition.

La première est l’Open, qui nécessite généralement entre 3 et 5 semaines de sélection en ligne. Actuellement, elle représente 137 000 participants internationaux. C’est un challenge personnel, avec chaque semaine un exercice à faire. Les meilleurs sportifs sont sélectionnés pour la deuxième phase : le Quart de finale où les mouvements sont beaucoup plus difficiles. Seuls les meilleurs atteignent les Demi-finales selon sa région. En effet, dans le monde les catégories sont classées par région : Autralie / Europe / Amérique SUD/NORD / etc. Tahiti est rattaché à l’Europe.

Cette compétition a eu lieu il y a quelques mois. « J’ai terminé 1er Tahitien en Open et 44e Français sur environ 2000 participants. Cela m’a ouvert les quarts de finale. Là, j’ai terminé dans les 200 premiers Français et 1 345e mondial, sur 137 000 participants. Je participe aux open depuis 5 ans. J’étais dans les 7 000e en 2016. Depuis, je n’ai fait que m’améliorer. »

Lors de ses entrainements, Michael se filme pour pouvoir ensuite analyser ses mouvements. Ces derniers sont imposés selon un standard exigé. « C’est à distance que les juges américains me notent. » Il fait aussi très attention aux blessures, tendinites, déchirures, qui impactent son entraînement quand elles arrivent. « Ça me frustre car mes capacités sont diminuées. Mais lorsque ça arrive, je n’arrête pas, même si je diminue les entrainements pour ne pas me blesser davantage. »

A 34 ans, il fait partie d’une catégorie qui affronte des jeunes de 22 ans. C’est pourquoi il vise la catégorie Master, qui débute à 35 ans.

Ce sera plus aisé pour pouvoir rivaliser mondialement et faire davantage de compétitions prestigieuses. Enfin, en termes de région, les États Unis sont plus accessibles financièrement pour se présenter à des compétitions internationales. Le déplacement, notamment, y est moins coûteux que l’Europe. Malgré la présence soulignée de ses sponsors, Fitness boutique Tahiti pour l’alimentaire (depuis 2018) et Textile Aito Sport pour les tenues (depuis 6 ans), ces déplacements coûtent cher.


 

CONTACT

Mickael Galera

Facebook : Galera Mickael alias Spider

 


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Dossier à retrouver dans votre magazine InstanTANE #12


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