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Polynesian Green Product de la terre à la tasse

Fabrice et Lanikai Cadousteau ont créé la marque Polynesian Green Product. Ils transforment des feuilles de la Presqu’île en tisane, réduisent le curcuma en poudre, pressent des fruits en jus. Leur passion ? Les plantes. Leur mission ? Offrir saveur, douceur et bien-être à leurs fidèles clients.



Polynesian Green PRODUCT est une petite entreprise familiale de la Presqu’île fondée par Fabrice et Lanikai Cadousteau. C’est l’histoire d’un homme qui a œuvré toute sa vie au service du développement rural (SDR) et qui a inspiré son fils. Lequel a pris la relève. « Je suis dans l’agro-alimentaire, spécialisé dans les tisanes », décrit Fabrice. Il porte haut le flambeau. Les fidèles consommateurs sont au rendez-vous.



La petite entreprise se cache dans une servitude qui débouche sur la route montant au Belvédère. Là, dans un hangar placé entre la servitude et le fare, ont lieu toutes les transformations. Il pleut en ce jour de reportage. « Comme toujours ou presque », plaisantent Fabrice et Lanikai. Le jardin alentour le confirme, il est verdoyant, et florissant. L’entretien démarre sous un parapluie, les pieds immergés. Une fumée blanche et éparse s’échappe par le toit du hangar. Une odeur de feuilles déshydratées se répand. La porte du four s’ouvre, une vague de chaleur s’échappe tandis qu’une voisine dépose 5 gros sacs remplis de feuilles de noni.


Je suis dans l’agro-alimentaire, spécialisé dans les tisanes

Lanikai prend les choses en main, elle réceptionne la marchandise, la pèse puis tend une somme convenue. « Nous essayons de faire travailler les gens de la Presqu’île, de faire participer les petites familles tout autour, cela leur permet d’avoir un 2e revenu », commente Fabrice avant de détailler l’histoire de Polynésien Green Product.


Pendant plus de 20 ans, le père de Fabrice a travaillé pour le SDR. Il concevait des séchoirs pour le coprah. « En fin de carrière, il a imaginé un séchoir à air chaud », explique Fabrice. Il a ainsi permis aux producteurs de s’affranchir des caprices météorologiques. « Grâce à son invention, il a été repéré par l’entreprise Morinda. » La société américaine, implantée à Mataiea, a demandé à l’ingénieur polynésien de concevoir un déshydrateur pour les feuilles de noni. « C’est ainsi que mon père, une fois à la retraite, s’est lancé dans l’entrepreneuriat. En 2013, il m’a demandé de le rejoindre. »


Fabrice est un homme qui a tout appris sur le terrain. En sortant du lycée, il est directement entré dans le monde du travail, il a signé plusieurs contrats successifs dans différents hôtels de Tahiti. « J’étais barman quand il m’a fait cette demande. » Il est passé des cocktails aux tisanes. « J’ai adoré, car les plantes me passionnent. Elles sont si peu connues, alors qu’elles ont de très nombreuses vertus et de délicieux arômes. Cela me plaît de jouer avec tout cela. »


Tout en prenant la relève – aujourd’hui, son père est décédé – Fabrice s’est plongé dans les livres. Il cite le fameux Pétard, la bible de tous les amateurs de plantes. Le livre, intitulé Plantes utiles de Polynésie et rā’au tahiti, écrit par le pharmacien Paul Pétard est publié par Haere Pō. Il a été réédité, actualisé, en 2019. « Je surfe aussi sur Internet, j’apprends beaucoup de choses grâce à Tahiti Héritage, j’aime lire des thèses, discuter avec des chercheurs. »


Pour fonder Polynesian Green Product, Fabrice a dû trouver des fonds, construire son propre déshydrateur. Il a mis au point des recettes. Il a une gamme de tisanes à base de feuilles de noni, une autre à base de feuilles de moringa. Il a ajouté à ses créations du citron, du gingembre... Fabrice et Lanikai, en fonction des arrivages de feuilles, racines, fruits frais, fabriquent des poudres qui servent de compléments alimentaires, des jus, des fruits séchés, en particulier des bananes. « On essaie de trouver un équilibre avant de développer d’autres recettes. Pour l’instant, les seuls produits vraiment réguliers, ce sont les tisanes. » La petite entreprise transforme entre 300 et 600 kg de feuilles de noni fraîches par semaine. Un jour prochain, Fabrice et Lanikai aimeraient conditionner leurs tisanes dans de petits sachets pour faciliter la consommation.


J’ai adoré, car les plantes me passionnent. Elles sont si peu connues, alors qu’elles ont de très nombreuses vertus et de délicieux arômes. Cela me plaît de jouer avec tout cela.


Lorsque la matière fraîche arrive dans le hangar, souvent sans crier gare, elle est aussitôt réceptionnée. Les feuilles sont enfilées sur des sortes de longues baguettes, elles sont soigneusement nettoyées, mises à égoutter pendant 12 à 24 heures, puis enfournées. Là, elles restent plusieurs heures dans un milieu fermé à basse température. Elles sont ensuite envoyées à Morinda qui reste le principal client de la petite entreprise. Le reste est réduit manuellement en miettes et aromatisé, mis en sachet et déposé dans les points de vente de l’île comme Art’griculture ou Écovrac. La pluie redouble quand l’histoire de Fabrice s’achève. L’aventure de Polynésian Green Product, elle, ne fait que commencer.



Thé, tisane ou infusion ?

Le thé est une infusion de feuilles de théier, il contient de la théine. La tisane, elle, est composée d’extraits de plantes. Elle est obtenue par infusion, une technique toute simple qui consiste à verser de l’eau frémissante sur des plantes. Selon le contenu, l’infusion dure entre 5 à 10 minutes.

Pour développer tous les arômes et conserver l’intérêt nutritif des plantes, le processus d’infusion doit suivre quelques règles. L’eau ne doit pas être bouillante, car la chaleur peut détruire certaines substances actives. Par ailleurs, il est conseiller de couvrir la tisane le temps de l’infusion.


Pour obtenir de la tisane, il est possible d’utiliser la technique de la décoction, qui consiste à mettre les plantes dans l’eau froide puis à faire bouillir l’eau, ou de la macération qui permet de maintenir en contact la plante avec de l’eau à température ambiante pendant 30 à 40 minutes.






Contact Polynesian Green PRODUCT

Tél. 87 72 38 62









Vous souhaitez en savoir plus ?

Dossier à retrouver dans votre magazine Tama'a# 27 - décembre 2022

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