Teiva Jacquelain, 25 ans, a atteint un haut niveau de jeu. La saison 2018/2019, il était dans le top 14 avec Grenoble. Il vient de signer à Mont-de-Marsan et il est officiellement autorisé à réintégrer l’équipe de France depuis le mois de mai. Il a atteint son rêve. Reste à le faire durer, le plus longtemps possible.
À quoi ressemble la vie d’un joueur de rugby professionnel? « C’est beaucoup d’entraînement, beaucoup de sacrifices et de travail sur le terrain mais aussi à la maison », répond Teiva Jacquelain.
En rentrent chez eux, les joueurs doivent prendre soin de leur alimentation et de leur sommeil. Ils doivent
se préoccuper de leur récupération. Ils reçoivent, à ce propos, de nombreux conseils théoriques par le staff
et les aînés. En pratique, ils apprennent souvent à leur dépend. S’ils négligent l’un ou l’autre des aspects nécessaires à leur bien être sportif, le risque de chutes et blessures augmente. Les performances, elles, diminuent. « Au mieux tu es, au mieux tu t’en sort ».
Malgré les incessants efforts à fournir, Teiva Jacquelain, lance des messages d’espoir.
« J’ai atteint le haut niveau, je veux m’y imposer, je veux aussi m’y épanouir. Je veux surtout montrer aux jeunes de Polynésie que c’est possible. Je pense souvent à eux, à mes amis et ma famille restés là-bas. »
Lorsqu’il a des coups durs, il peut compter sur eux. En retour, il sert d’exemple, il retrouve son club de Pirae lors de ses séjours, il rencontre les amateurs du territoire dès qu’il en a l’occasion. Lui-même a été amateur à Tahiti.
Il est tombé amoureux du rugby vers l’âge de 12, peut-être 13 ans. La première fois qu’il est allé à un entraînement c’était pour « être avec les copains ». Puis, les qualités du sport correspondant à ce qu’il appréciait lui-même de la vie et du rapport aux autres, il est resté. « Je me sentais bien dedans. »
En 2015, il a porté les couleurs de Tahiti à l’épreuve de rugby à 7 aux jeux du Pacifique. La même année, il avait alors 21 ans, il a eu la chance de pouvoir partir à Toulon. Une convention existait entre son propre club et celui de la ville française.
En arrivant, il a passé une phase de tests concluante.
Pour autant, il n’avait pas de contrat, il a dû faire ses preuves, et vite. En 2016 enfin il a pu signer un contrat avec le centre de formation. « C’est cette année-là que j’ai fait mes premiers matchs en équipe de France »,
se rappelle-t-il. Il effectuait des stages à Marcoussis, il était donc connu et disponible. Il attendait l’occasion.
Elle s’est présentée sans prévenir. L’équipe de France était partie pour jouer au tournoi de Las Vegas, puis à celui de Vancouver comme elle en avait l’habitude. Entre les deux tournois, des joueurs se sont blessés, Teiva Jacquelain a été envoyé à Vancouver. « Tout s’est fait très vite, j’ai reçu mes affaires, j’ai joué. C’est après que j’ai réalisé. »
Ensuite, tout s’est enchaîné, simplement. En 2017, il a signé un contrat professionnel avec Grenoble. Jouant en Pro D2, il est monté au top 14 en 2018.
Ce parcours est une fierté, le rêve de tout rugbyman que de pouvoir représenter la France partout dans le monde. À travers la France, ce sont les couleurs de la Polynésie que Teiva Jacquelain affiche. Pour ceux qui l’envisagent, il insiste : « ce parcours c’est aussi un mérite obtenu par la force de mon travail et par ce que j’ai prouvé. Il ne faut pas hésiter à tomber et à se faire mal. »
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