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Cancer de la prostate,

Le cancer de la prostate, une centaine de nouveaux cas par an, est une maladie qui évolue très lentement (dans la grande majorité des cas). Elle est prise en charge en Polynésie, et consiste en un traitement adapté au cas par cas. Cette maladie n’implique pas, comme les cancers féminins, un dépistage systématique.


© Texte : Delphine Barrais



Tous sexes confondus, le cancer de la prostate est le 3e cancer le plus meurtriers, chez les hommes, il arrive en tête. Il représente environ 25% des cancers masculins. Le cancer des testicules et celui de la verge représentent moins de 2 %. En Polynésie, selon les derniers chiffres (2016) une centaine de nouveaux cas sont enregistrés tous les ans. Statistiquement, un homme âgé de plus 65 ans sur 9 risque de développer un cancer de la prostate. Pour autant, il n’y a pas de dépistage systématique pour ce cancer.


Comprendre et écouter son corps

La prostate est une glande de l’appareil génital masculin. Sa fonction principale est de produire un liquide qui entre dans la composition du sperme. Elle se situe sous la vessie, en avant du rectum. Elle entoure le canal de l’urètre qui conduit l’urine de la vessie vers l’extérieur. Son volume augmente petit à petit avec l’âge. Certaines se ses cellules peuvent, chez certains hommes, devenir cancéreuse.


Les facteurs de risque du cancer de la prostate sont : l’âge (le cancer de la prostate est rare avant 50 ans, il survient surtout autour de 70 ans), l’origine ethnique (il est plus fréquent chez les hommes d’origine africaine et antillaise), les antécédents familiaux (cas de cancer de la prostate chez un père, un frère, un fils…), l’obésité.


Une cellule cancéreuse est une cellule qui n’évolue pas comme une cellule « normale ». Elle se développe et se divise de manière désordonnée au lieu de mourir comme elle le devrait. En effet, toutes les cellules ont une durée de vie limitée. De plus, elle ne mûrit pas autant qu’une cellule normale, elle reste « immature ». Les cellules cancéreuses se divisent et finissent par former une tumeur. Le cancer de la prostate est une tumeur maligne qui évolue généralement lentement, entre 10 et 15 ans.


Un dépistage seulement en cas de doute

Le dépistage du cancer de la prostate n’est pas systématique, comme cela existe pour le cancer du sein chez la femme, et il sera proposé par un médecin au cas par cas en fonction des facteurs de risque et de la survenue de symptômes. C’est donc une décision qui implique une vraie réflexion, afin de faire un choix éclairé.

Les symptômes ne sont pas spécifiques au cancer de la prostate, cela signifie qu’ils peuvent être en lien avec d’autres maladies. Cela peut être : la difficulté ou l’incapacité à uriner, des brûlures ou douleurs en urinant, la présence de sang dans l’urine ou le sperme, des difficultés à avoir une érection, des douleurs au moment de l’éjaculation…


Plusieurs moyens permettent de détecter une anomalie au niveau de la prostate. Il y a le toucher rectal au cours duquel le médecin vérifie le volume, la consistance et la texture de la prostate. Bien qu’inconfortable, cet examen est indolore.


Il y a également le dosage sanguin du PSA (Prostate Specific Antigen). Il est réalisé par une simple prise de sang qui permet la mesure de la concentration du PSA. Le PSA est une protéine produite par la prostate qui se trouve en faible quantité dans le sang. Si le dosage de PSA peut aider à la détection précoce d’un cancer de la prostate, il présente aussi des inconvénients. Le test peut être faussement négatif, et rassurer à tort celui qui va le faire. Il peut également être élevé en l’absence de cancer ce qui va entraîner de l’anxiété et des examens complémentaires inutiles. Il faut savoir qu’il existe des précautions à prendre avant de réaliser un dosage du PSA (éviter par exemple de le réaliser dans les jours suivant un rapport sexuel ou un toucher rectal).


En cas de taux de PSA élevé et de toucher rectal anormal, une biopsie peut être proposée par l’urologue selon l’âge et les facteurs de risque. Cependant, la biopsie n’est pas systématique car dans 70% des cas, un dosage du PSA élevé n’est en réalité pas lié à un cancer de la prostate.


Il faut savoir que le cancer de la prostate survient généralement après 65 ans et, surtout, évolue très lentement.


De nombreux cancers de la prostate restent « latents » et n’auraient pas fait parler d’eux s’ils n’avaient pas été détectés. C’est le cas de la moitié des cancers de la prostate dépistée. C’est pourquoi le dépistage n’est pas systématique. L’Institut du cancer de Polynésie française organise des campagnes d’information et de sensibilisation comme par exemple en novembre 2022 avec le Papeete Rugby Club.


 

Les rugbymen mobilisés !

À l'occasion du mouvement Movember, en novembre 2022, l’Institut de cancer de Polynésie française (ICPF) en partenariat avec le Papeete Rugby Club ont sensibilisé les hommes aux cancers masculins en général et au cancer de la prostate en particulier. Movember, parfois nommé Mouvembre en français, ou encore novembre bleu, est un événement caritatif annuel et international organisé par la fondation Movember Foundation CharityLancé en 2003 en Australie, l'évènement est devenu mondial et officiellement organisé dans plus de 20 pays. Un jeu concours a été organisé et, les sportifs participant au challenge à X, ont porté des t-shirts à l'effigie #movember. Des flyers ont été distribués pour informer et éveiller les consciences. Ce genre d’initiative participe à une meilleure prise de conscience globale et nourrit la réflexion individuel des hommes qui pourraient un jour être concernés.


 

Un traitement adapté au cas par cas

Simon Azan, oncologue (médical) à l’hôpital du Taaone détaille les différentes voix thérapeutiques. Le diagnostic, souvent établi par l’urologue, est suivi d’une réunion pluridisciplinaire regroupant les oncologues médicaux, radiothérapeutes, urologues… La prise en charge dépend ensuite du patient (ses habitudes et objectifs de vie par exemple) et de l’agressivité et l’étendue du cancer.

L’agressivité se décline en : risque faible, risque moyen et risque élevé.

L’étendue correspond à la localisation du cancer : concerne-t-il seulement la prostate ? Des métastases(1)  ont-elles été identifiées ?

Pour le cancer de prostate localisé, en cas de risque faible, une simple surveillance est préconisée tous les 4 à 6 mois. En cas de risque moyen ou élevé, plusieurs solutions existent : la chirurgie, la radiothérapie. Une hormonothérapie (injection d’antihormones) peut également être prescrite.


La prise en charge dépend ensuite du patient (ses habitudes et objectifs de vie par exemple) et de l’agressivité et l’étendue du cancer.

Les effets secondaires des traitements sont variables et doivent être pris en compte dans le choix qui sera fait par les médecins et le patient : fatigue, dysfonction érectile, incontinence, troubles digestifs… Dans une approche globale, des soins et soutiens complémentaires peuvent être nécessaires pour gérer les éventuelles conséquences de la maladie et de ses traitements : douleurs, fatigue, troubles de la sexualité, troubles urinaires, troubles alimentaires, difficultés psychologiques ou sociales, etc. En plus, comme le cancer et ses traitements peuvent avoir des conséquences sur votre alimentation. Un accompagnement nutritionnel peut être utile.


(1) Selon l’Institut national du cancer : tumeur formée à partir de cellules cancéreuses qui se sont détachées d'une première tumeur (tumeur primitive) et qui ont migré par les vaisseaux lymphatiques ou les vaisseaux sanguins dans une autre partie du corps où elles se sont installées.


Plusieurs moyens permettent de détecter une anomalie au niveau de la prostate.



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Dossier à retrouver dans votre magazine InstanTANE #13

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