Le transport maritime achemine plus de 90% des marchandises dans le monde et transporte plusieurs millions de personnes chaque année. Mais les navires sont gourmands en énergie et génère une grande pollution aux particules fines.
La raison majeure pour laquelle les navires polluent autant est l’utilisation du fuel lourd comme carburant. Même à quai, le transport maritime brûle ce déchet non raffiné, particulièrement polluant, afin d'alimenter en énergie les navires.
Les cargos et porte-conteneurs utilisent un résidu visqueux du pétrole. Celui-ci est lourd et difficile à brûler. Ce pétrole est ce qui reste une fois que les autres produits pétroliers – essence, naphta ou encore diesel – plus légers, ont été raffinés. Seul l’asphalte utilisé pour les routes est plus épais. Beaucoup de souffre est dégagé, mais il y a une faible quantité de CO2 par rapport au transport terrestre. Des normes sont mises en place pour réduire cette pollution. En 2016, l’Organisation maritime internationale (OMI), a adopté une résolution pour réduire la teneur maximale en soufre à 0,5 % à partir de 2020 au niveau mondial.
En Polynésie les navires sont nombreux à faire des navettes, et de toutes tailles. Certains sont des cargos et porte-conteneurs. Entre les iles, les goélettes ont toutes un certain âge.
Ceci étant dit, il faut se savoir que la mer transporte beaucoup plus de marchandises à « pollution égale » par rapport à la route (difficile en Polynésie) et surtout aux airs.
Quelques chiffres
Le port de Papeete a été créé en 1962, il accueille la majeure partie du commerce international à destination de la Polynésie. Le fret débarqué était de 915 749 tonnes en 2019 (marchandises en conteneur, véhicule, vrac, hydrocarbures). Le fret embarqué était de 39 133 tonnes.
La consommation des ménages polynésiens augmentant (avant la Covid19) le tonnage de produits acheminés par conteneurs enregistrait en 2019 une cinquième année de progression. Au total, 8% des marchandises débarquées correspondaient à des produits de première nécessité.
Le tonnage d’hydrocarbures évalué à 396 270 tonnes (43% du fret débarqué) reculait pour la deuxième année consécutive après une année de forte hausse en 2017.
Le transport maritime, essentiellement le transport de passagers, concentre à lui seul 10 milliards de Fcfp, soit plus d’un quart du chiffre d’affaires déclaré pour le secteur bleu. Le transport est créateur d’emplois.
La desserte inter-île
Quatorze compagnies se partagent le marché de la desserte maritime interne du fenua. Elles exploitent 24 navires dont huit pour les liaisons de proximité (iles Sous-le-Vent, Tahiti-Moorea). Leur fréquence de rotation varie selon les archipels desservis : de trois à cinq rotations pour les îles du Vent (Moorea) à une fois toutes les trois semaines pour les Marquises ou une fois par mois pour les Tuamotu.
À l’exception des ferries assurant la liaison Tahiti-Moorea et des cargos mixtes comme le Vaeara’i, l’Aranui Apetahi ou le Tuhaa Pae IV, les capacités d’emport de passagers des goélettes sont limitées à 12 personnes du fait de la règlementation sur le transport conjoint de passagers et de carburant.
Pour favoriser la desserte maritime des îles les plus proches de Tahiti, mais aussi le cabotage intra-archipélagique, le schéma d’aménagement général de la Polynésie recommande la mise en service de cargos mixtes capables d’embarquer véhicules, marchandises et passagers (mais pas de carburant), dans des conditions de confort améliorées et proposant également une offre touristique haut de gamme pour compléter leur remplissage, comme l’Aranui.
Pour l’instant, l’avion reste le mode de transport privilégié pour les déplacements des personnes entre les îles longues distances. Le bateau s’impose seulement sur les courtes distances et pour desservir les îles qui n’ont pas d’aérodromes.
Le fret aller de Papeete vers les îles représentait 377 459 tonnes en 2019 et progressait de 5,7 % sur l’ensemble du territoire en raison de la forte demande de matériaux de construction et de produits divers. Le fret retour était stable à 82 805 tonnes.
Des initiatives remarquables
La Direction polynésienne des affaires maritimes (DPAM) et le Service Informatique de la Polynésie française (SI.PF) ont mis au point Revatua, un logiciel désormais opérationnel, homologué depuis août 2020. C’est une plateforme de gestion des connaissements et des passages maritimes interinsulaires. Son objectif est de simplifier l’établissement des connaissements en supprimant le papier, en offrant une parfaite traçabilité à chaque demande et un gain de temps considérable.
Les chargeurs n’impriment plus de connaissements, ils établissent une demande en ligne sur Revatua qui arrive directement chez l’armateur qui l’accepte ou la rejette (s’il n’y a plus de place à bord par exemple).
La gestion des plannings de l’ensemble des navires desservant la Polynésie est plus efficiente via des notifications instantanées de conflits comme l’arrivée le même jour de 2 navires sur une île.
Il permet un gain de temps important pour les chargeurs qui n’ont plus à faire la queue chez les armateurs pour valider les connaissements, ni pour les récupérer, ni pour les dispatchers aux chauffeurs/livreurs de leurs sociétés
Il est un gain de temps important pour les armateurs qui n’auront plus besoin de ressaisir l’ensemble des connaissements (plus de 2 000 par voyage sur certains navires, sachant qu’un connaissement peut faire 20 pages !).
Un gain de temps important pour tous les services administratifs qui vont utiliser Revatua car ils n’auront plus à ressaisir les connaissements (DPAM, DGAE, PAP, DAG, etc.)
Un gain de temps sur les traitements administratifs (remboursement de fret par le pays notamment).
C’est aussi une diminution importante des sources d’erreurs en supprimant les saisies à tous les niveaux de transmissions des données.
Les sociétés concernées et des développeurs privés indépendants ont été associés au projet afin de leur faciliter la possibilité de développer des extensions à la plateforme Revatua.
Ces extensions concernent notamment la facturation, la gestion des stocks des marchandises vendues en magasin de bord et bien d’autres applications qui s’imbriqueront à d’autres fonctionnalités et outils de gestion tels que la fourniture aux subrécargues des goélettes des tablettes communes compatibles seront implémentées pour simplifier le travail et le rendre plus efficace.
Ce logiciel permettrait une économie de 700 000 documents papiers !
Sachant qu’avec un arbre moyen il est possible de produire près de 8 500 feuilles. Revatua permettrait de sauver 82 arbres. Parallèlement à cela, un arbre mature moyen produit chaque année près de 120 kg d'oxygène à partir de CO2. Aussi, il élimine en un an le carbone équivalent à ce que produit une automobile qui roule pendant environ 42 000 kilomètres.
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