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Au'a Tahiti

Coco : de la coque en stock

© Texte & photos : Lorelei Quirin


Le coco se mange sous plusieurs formes, mais nous y avons aussi recours pour tout autre chose. Exploité pour sa chair, il présente diverses utilités dans la réalisation de bon nombre d’objets. Chez ĀU’A Tahiti - Coconut bowls, on travaille le coco en toute discrétion, et en famille, afin de réaliser des bols grâce aux coques de noix de coco. Engagée dans la lutte contre l’invasion plastique aux effets polluants, l’équipe a voulu parier sur une utilisation complète de tout ce qui compose le coco.



Troquons le plastique contre le naturel



Parle-nous de toi, comment est né Au’a Tahiti ?

Eriata Tefafano, je suis originaire de Mataiva. J’ai lancé Au’a Tahiti en novembre 2020. Le cœur du projet, c’est ma femme qui en a eu l’initiative, en se rendant régulièrement dans les îles. Elle intervient sur des projets visant à la protection de l’environnement, notamment par la mise en place du ramassage des déchets. Pour ma part, j’agis pour Nana Sac plastique.

D’ou t’est venue cette idée ?

Aux Tuamotu, le bord de mer est jonché de déchets plastiques. Habituellement, lors de l’exploitation de coprah qui y est faite, la chair de la coco est récupérée, mais la bourre et la noix sont le plus souvent brulées ou, au mieux, broyées.

D’ou provient la matière première que tu utilises ?

Pour la réalisation de nos bols, au début, nous récupérions la matière première auprès d’une personne qui recueillait le lait de coco. Par la suite, nous avons mis en place un partenariat avec un intervenant de Rangiroa, mais aujourd’hui, nous aimerions lancer une cellule dans les îles, afin de créer de l’emploi. Cette unité nous permettrait par ailleurs d’avoir une régularité dans l’approvisionnement de notre matière première.


Combien d’employés compte votre entreprise ?

À ce jour, nous sommes une toute petite structure familiale, et ce concept nous plaît. Nous sommes trois, pour gérer les commandes, les gravures, etc. Nous recevons de nombreuses demandes, alors notre petite équipe est très occupée.



Une multitude de produits nous sont proposés aujourd’hui, quelle est leur origine ?

Parmi les produits exposés, il y a des bols, des tasses, mais aussi des couverts, tous sont réalisés avec des bois locaux. Notre partenariat avec un sculpteur nous permet de commercialiser des couverts fabriqués à base de bois, de miro, uru, purau, avocatier, et plus rarement de cocotier car celui-ci est très prisé et présente des particularités.

Quels sont les bois utilises pour la réalisation de ces objets ?

Nous avons essayé d’exploiter le bois de cocotier, mais ce n’est pas évident ! En effet, pour ce faire, le bois doit être devenu suffisamment dense, pour être moins fibreux. Pour cela, il faut attendre 75 ans avant qu’il atteigne sa texture optimale. En effet, le cocotier n’étant pas un arbre à proprement parler, celui-ci est assimilé aux palmiers, qui possèdent un « tronc » fait d’une structure très fibreuse, et donc très différente du bois d’exploitation forestière.


Quel est ton type de clientèle ?

Les produits plaisent, et la demande est accrue. Les particuliers mais aussi les professionnels font appel à notre savoir-faire.Nous avons quelques commandes de restaurateurs et d’hôtels. Hier, par exemple, nous avons livré le restaurant La Plage. Le Fare Nature Moorea, Intercontinental Tahiti, Saint-Régis Bora font également partie des clients qui se tournent vers nous.



Dans la réalisation de tes bols, as-tu une préférence dans les espèces de cocos que tu utilises ?

Pour moi, les cocos de Huahine sont les plus belles pour cet usage. Elles sont plus grosses, la coque est plus épaisse, et le fond bien plat. Dans notre collection, nous travaillons de multiples variétés, différentes les unes et des autres, afin de diversifier les couleurs, aspects, formes.

Quel message aimerais-tu transmettre ?

J’aimerais encourager les gens, d’où qu’ils viennent, où qu’ils soient, à limiter le plus possible la consommation de plastique en privilégiant des produits réutilisables et respectueux de l’environnement. Il y a d’autres moyens, tels que la réalisation de grand ahima’a avec des plats en bambou, des feuilles et du tressage. C’est à la fois beau sur la table et écologique.


 

Equipe : Eriata Tefafano - Kaiha Poerani Sculpteur : Punua Gilbert

Contacts : 87 33 26 33 Facebook : AU’A Tahiti - Coconut bowl


 


Vous souhaitez en savoir plus ?

Dossier à retrouver dans votre magazine Tama'a #20 - octobre 2021

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